Ethique-journalistique

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Manquements à l'éthique journalistique

Dans cet article, la journaliste Evelyne Emeri pointe du doigt la communauté africaine. Elle met des noms d’emprunts africains afin de mieux pointer leur origines alors que les jeunes personnes sont suisse et habitent depuis longtemps en Suisse. Cette manière de stigmatiser une communauté est inacceptable. Ce n’est pas éthique. Rattrapés par la justice vaudoise, ils seront jugés pour viol en commun. Deux hommes sont accusés d’avoir lâchement abusé d’une jeune femme il y a dix ans à Lausanne. Ils comparaissent dès demain mardi devant une Cour criminelle.

par Evelyne Emri

Cette sordide affaire de viol, qui remonte à 2012, sera jugée ce mardi 25 avril devant le Tribunal d’arrondissement de Lausanne. lematin.ch/Laurent Crottet

Trois garçons, deux filles. Un soir d’automne 2012 à Lausanne, cinq jeunes Africains, âgés de 17 à 19 ans, sont censés se retrouver chez Djibril*, l’aîné de la bande, bientôt 20 ans. Il organise une fête à son domicile. Il y a convié ses potes: Moussa*, 18 ans; un autre ami de 17 ans déféré séparément parce que mineur et qui a bénéficié d’un classement en raison de la prescription; et les deux meilleures amies du monde, seule Aya*, 18 ans, viendra. C’est elle qui est à l’origine de l’audience criminelle qui s’ouvrira demain mardi 25 avril au Tribunal de Montbenon. Fait rarissime, ses bourreaux présumés sont renvoyés pour viol, mais surtout pour viol en commun.

La plainte, 8 ans après

Aya a attendu presque huit ans avant de se libérer et de porter plainte contre les coprévenus en juillet 2020. Si ce laps de temps peut paraître outrancier, le Ministère public vaudois l’a prise très au sérieux. Au point de renvoyer Djibril (30 ans désormais) et Moussa (28) devant une Cour criminelle plus de dix ans après cette soirée de 2012. Pour l’accusation soutenue par le procureur Jérémie Müller, la partie s’annonce ardue. Ce sera la parole de la jeune femme – et de son amie absente qui a recueilli ses confidences au lendemain de cette nuit maudite – contre celles des deux accusés. Les infractions retenues par le parquet sont loin d’être anodines.

L’épreuve de la confrontation

Quant à la plaignante, elle va se retrouver pour la première fois confrontée dans un lieu intimidant à ceux qu’elle prétend être ses abuseurs. Une épreuve qui ne peut que la tétaniser à l’évidence, qui plus est, après avoir osé dénoncer ses anciens amis après toutes ces années. A minima, un paravent sera dressé dans la salle du Palais de justice afin de séparer les deux parties. Aya a toutefois fait savoir qu’elle préférerait pouvoir témoigner hors de la présence des prévenus. La question sera tranchée mardi matin à l’ouverture des débats.

Peur de mourir

Selon les déclarations d’Aya reprises dans un acte d’accusation accablant, la jeune fille serait arrivée la dernière à la fête. Tous auraient bu. Alcoolisée, elle aurait accepté d’aller se coucher sur un lit et se serait endormie. C’est un peu plus tard que Moussa se serait approché d’elle et aurait débuté les premiers attouchements et les premières tentatives de caresses. La plaignante prétend l’avoir repoussé à plusieurs reprises, ce qui l’aurait rendu agressif. Elle dit aussi avoir tenté de le raisonner et que, voyant son regard noir et déterminé, incapable de sortir de son étreinte forcée, elle a commencé à avoir peur. Elle aurait encore essayé qu’il ne lui arrache pas ses habits et d’appeler à l’aide avant de se laisser faire de crainte d’être frappée ou de mourir.

Quasi nue dans la rue

L’accusation relève également qu’Aya a pensé être sauvée lorsque Djibril et le mineur de la bande sont entrés dans la pièce dans laquelle elle se débattait en vain contre les assauts de Moussa. Bien au contraire, les deux jeunes se seraient donné du plaisir tout en regardant leur ami contraindre la malheureuse à subir une relation complète, non consentie. Dès que les trois individus ont quitté la chambre, elle se serait enfuie en courant de l’appartement presque nue, ses vêtements en lambeaux. Son «hôte» n’aurait pas hésité à la poursuivre dans la rue pour l’enjoindre à ne pas porter plainte contre Moussa.

*Prénoms d’emprunts

Du "lematin.ch" et du journaliste Benjamin Pillard

En date du 13 janvier 2017, «Le Matin» publie sur son site et dans sa version papier un article signé de son journaliste Benjamin Pillard.

Les parents de la petite victime, portent plainte, par l’entremise de leur avocat, contre «lematin.ch» devant le Conseil suisse de la presse. Ils estiment qu’en publiant des informations précises sur la famille et sa vie quotidienne (domicile(s), composition de la fratrie, histoire familiale, scolarité, appartenance religieuse), ainsi qu’en donnant des détails sur l’agression et son contexte (température, solitude de l’enfant, détails sur les sévices subis), l’article a attenté à sa vie privée ainsi qu’à sa dignité.

Conclusion

1. La plainte est admise.
2. En publiant plusieurs informations sur la famille, le domicile et la scolarisation d’une enfant victime d’une agression sexuelle, et en donnant de manière répétée des détails sur les sévices subis lors de cette agression dans ses articles du 13 janvier 2017, «lematin.ch» a violé les chiffres 7 (respect de la vie privée: identification, enfants, affaires de mœurs) et 8 (respect de la dignité humaine: protection des victimes) de la «Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste».

lematin.ch

Manquements à l'éthique journalistique

Du "lematin.ch" et de la journaliste Evelyne Emeri

Dans cet article la journaliste dévoile à mots couverts l’identité du prévenu :
Je cite :
« Fils adoptif d’un ancien ministre vaudois, l’homme de 47 ans doit sa  célébrité au kidnapping en 1998 d’un avocat stagiaire lausannois, fils d’une riche famille. »

Toute personne en Suisse Romande peut facilement retrouver et savoir qui est ce prévenu.

C’est éthiquement inacceptable de dévoiler autant de détails sur l’identité du prévenu.

La journaliste Evelyne Emeri a-t-elle pensé à la famille qui se voit encore mise sur le devant de la scène et qui n’est pas concernée par cette affaire ?
A-t-elle pensé que le prévenu a le droit à une réinsertion : comment le pourrait-il avec un article qui dévoile son identité indirectement ?

Dans ce journal “Lematin.ch” et sous la plume de la journaliste Evelyne Emeri, le prévenu est condamné avant même d’avoir été jugé. La société condamnera le prévenu par la lecture de cet article. La société peut aisément reconnaître le prévenu et sa famille. Indépendamment du jugement d’un Tribunal le prévenu trainera toute sa vie cette image véhiculée par le journal “lematin.ch” et sa journaliste.

lematin.ch

Manquements à l'éthique journalistique

Du "lematin.ch" et du journaliste Julian Pidoux

En fait

Le 15 juin 2008, «Le Matin Dimanche» a publié un article intitulé «Le baby-sitter était un bourreau sexuel», en ouverture de son cahier «Points forts». Ce texte, signé par le journaliste Julian Pidoux, revenait sur la condamnation à la prison ferme, quelques jours plus tôt, d’un jeune homme de 19 ans, pour actes d’ordre sexuel et viol sur une fillette de cinq ans et demi. L’article situe le lieu du délit, indique comment le baby-sitter avait été recruté et donne des détails sur la famille (statut marital de la mère, nombre d’enfants). Il donne enfin des précisions détaillées sur les abus subis par la fillette. Selon la plaignante, pareilles précisions contreviennent à la Directive 8.1 (Respect de la dignité humaine) relative à la «Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste», d’une part, parce que «la famille victime sera facilement identifiable» là où elle habite

Conclusion

1. La plainte est admise. 2. En combinant dans le même article une information très détaillée sur les abus subis par une fillette et une description de sa famille permettant à un entourage large de la reconnaître, «Le Matin Dimanche» a enfreint le chiffre 8 (protection des victimes), de la «Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste».

Nr. 58/2008 Protection des victimes

(X. c. «Le Matin Dimanche») Prise de position du Conseil suisse de la presse du 28 novembre 2008

Le Matin

Manquements à l'éthique journalistique

Du "lematin.ch" et de la journaliste Evelyne Emeri

Sur cet article nous trouvons un manquement à l’éthique journalistique dans du “lematin.ch” et de la journaliste Mme EvelYne Emeri, un compte rendu de : Académie du journalisme et des médias Université de Neuchâtel www.unine.ch/ajm (Janvier 2020 Page 17).

lematin.ch, 22 novembre 2019 « Vaud – Il terrifiait son ex: ‘Je vais te couper en quatre morceaux’ » Journaliste : Evelyne Emeri

D’un genre similaire aux précédents, cet exemple est plus nuancé. Il s’agit d’un compte rendu judiciaire de faits reprochés graves (notamment le viol, la séquestration et le meurtre). La personne accusée du crime est de nationalité portugaise. La nationalité n’apparaît pas dans le titre, mais bien dans le chapeau (cat. 4), ainsi qu’à trois reprises dans le corps du texte. Une fuite au Portugal étant un élément clé du procès, la nationalité est une information que l’on peut juger pertinente. Sa désignation comme « le Portugais » à trois reprises peut néanmoins renforcer l’assimilation entre la nationalité et le crime.

Manquements à l'éthique journalistique

Du "lematin.ch" et de la journaliste Evelyne Emeri

Sur cet article nous trouvons un autre manquement à l’éthique journalistique dans le journal “lematin.ch” sur un article écrit par la journaliste Mme Evelyne Emeri.

lematin.ch 5 janvier 2022 «  Le caïd de la Vallée a tué pour 500 g d’herbe » 

Ici, la journaliste elle désigne les prévenus comme de nationalité espagnole et kurde et souligne à plusieurs reprises leurs nationalités dans les autres articles traitant du sujet. Cette manière de faire renforce l’assimilation entre la nationalité et le crime. C’est inadmissible. Ce n’est pas éthique.

Manquements à l'éthique journalistique

Du "lematin.ch" et de la journaliste Evelyne Emeri

En date du 18 mars 2022, dans le Journal “lematin.ch”, la journaliste Evelyne Emeri a-t-elle pensé à la famille qui se voit encore mise sur le devant de la scène et qui n’est pas concernée par cette affaire ? A-t-elle pensé que le prévenu a le droit à une réinsertion : comment le pourrait-il avec un article qui dévoile son identité indirectement ? Dans ce journal “lematin.ch” et sous la plume de la journaliste Evelyne Emeri, le prévenu est condamné avant même d’avoir été jugé.

lematin.ch 18 mars 2022 « Prédateur présumé » 

Manquements à l'éthique journalistique

Citation de la journaliste Eveline Emeri dans son article
en date du 29 mars 2022 dans le journal "lematin.ch"

«  Fils adoptif d’un ancien conseiller d’État vaudois, l’ex-ravisseur de 48 ans …

…. le cerveau du rapt d’un avocat stagiaire lausannois en 1998 ne kidnappe plus le fils d’une riche famille. »  

Commentaire sur l'article

Dans cet article en date du 29 mars 2022 dans le journal “lematin.ch”, la journaliste respecte les lettres de la loi.

La question dans cet article est plutôt éthique : pour la famille de la personne qui a été kidnappée ainsi que pour la personne qui fut kidnappée comment vont elles vivre le fait que la journaliste Evelyne Emeri mentionne à nouveau cet événement en 2022 ?

Remuer à nouveau des souvenirs douloureux.

Et la famille du prévenu, que tout un chacun peut aisément reconnaître grâce aux informations fournies par la journaliste Eveline Emeri, va se sentir elle aussi mise à l’index. La mention de ces détails dans les articles d’Evelyne Emeri sur cette affaire de kidnapping vont là aussi refaire surface dans l’esprit de la famille du prévenu.

La journaliste Evelyne Emeri se rend-t-elle compte qu’à travers la mention de détails sur une autre affaire le public reconnaît l’identité du prévenu et l’identité de la famille autant du prévenu que de la personne kidnappée ?

Et tout cette ancienne histoire est lié à une triste affaire qui est jugée en 2022 sur deux familles, celle du prévenu et celle de la victime kidnappée qui ne cherche certainement qu’à vivre en paix.

Par conséquent, nous trouvons que la journaliste Evelyne Emeri manque d’éthique journalistique encore une fois dans cet article.

La conséquence est que des personnes innocentes et qui souhaitent vivre en paix peuvent être heurtées inutilement par les articles d’Evelyne Emeri.

lematin.ch 29 mars 2022 « Présumé persiste  »